Wahiduddin Khan et premières réflexions du Hajj

Wahiduddin Khan et premières réflexions du Hajj

Avant 1982, ma connaissance du Hajj se limitait à ce que je pouvais tirer des livres, et ainsi, quand enfin cette année-là j’ai eu le privilège d’accomplir ce devoir religieux, je me suis senti singulièrement béni.

Bien que les rites du Hajj ne s’étalent que sur quelques jours, en tant que lignes directrices symboliques, ils sont très utiles à un homme pour le reste de sa vie. Le message du Hajj, tel que je le comprends maintenant à partir de son étude et de son exécution, est que l’homme doit faire du Tout-Puissant le pivot même de son existence, se hâtant à son appel pour faire toutes ses volontés.

Quand un homme quitte sa maison et son pays pour faire un tel pèlerinage, il déborde de toutes les émotions suscitées par la pensée qu’il s’embarque dans une voie qui le mènera directement à Allah.

En fait, il se débarrasse de son propre monde, le laisse derrière lui et tend la main vers le monde du Tout-Puissant.

Il est en route vers la Maison d’Allah, un lieu où les grandes actions des messagers d’Allah et de leurs partisans ont été préservées pour toute l’éternité ; où nous trouvons les impressions sacrées de la vie de ceux qui ont vécu et sont morts pour la cause d’Allah.

Le pèlerin est alors rempli de la réalisation qu’il est lié à la destination même qu’Allah a spécialement choisie pour Sa dernière révélation. Une fois lancé sur ce parcours, le pèlerin est imprégné de la conscience d’Allah et de Ses vérités, ainsi que du sentiment qu’il est impératif qu’il s’oriente vers Dieu.

Si, jusque-là, il avait été centré sur lui-même dans sa pensée, il tourne maintenant ses pensées vers Allah, et tout son comportement est façonné et transformé par ces nouveaux processus de pensée.

Une fois que le cheminement de pensée du pèlerin est devenu orienté vers Dieu, il commence à réfléchir sur des questions majeures :

– L’acte de création d’Allah, en particulier Sa création de soi-même par le pèlerin ;

– Allah offre au pèlerin diverses opportunités de s’améliorer dans ce monde ;

– La bienveillance d’Allah, qui permet au pèlerin de se mettre en route pour ce voyage vers la Maison d’Allah.

Le pèlerin pense également au jour où il rencontrera la mort et sera convoqué à la cour d’Allah. Cette tendance de pensée transforme le voyage physique apparent du pèlerin en une entreprise spirituelle intense.

Lorsque approche le moment de son entrée dans Al-Haram (territoire sacré), chaque pèlerin se débarrasse de ses vêtements pour revêtir un nouveau type d' »uniforme » – un vêtement blanc, uni et non cousu, qui sert à élever sa conscience de entrer dans un nouveau monde.

L’acte même de se débarrasser de ses vêtements normaux (et avec eux tous les signes de statut et d’ethnicité) signifie qu’il se sépare du mode de vie propre à son environnement et qu’il est maintenant prêt à être envahi par les émotions souhaitées par Allah. De cette façon, des milliers d’hommes se débarrassent de leurs propres teintes et prennent la teinte du Tout-Puissant.

Après s’être vêtu d’ihram, le pèlerin trouve que sa langue commence à prononcer des paroles divines – « Labbayk, Allahuma, labbayk ! » – et il continue, comme s’il se hâtait de répondre à l’appel d’Allah, à répéter le mot « Labbayk» – « Ô Allah, je suis ici, je suis venu !

Labbayk (Je suis ici) ne signifie pas seulement que le pèlerin est venu séjourner à La Mecque. Cela signifie qu’en quittant son domicile habituel, il a abandonné tout son mode de vie.

Cela signifie: « Je suis ici, à ton ordre, et de tout mon cœur et de toute mon âme, je suis prêt à t’obéir. »

Pendant leur pèlerinage, les pèlerins prononcent simplement le mot « Labbayk», mais lorsqu’ils retournent dans leur pays, ils doivent le mettre en pratique dans leur vie de tous les jours.

En arrivant à La Mecque, le pèlerin doit accomplir le Tawaf (circumambulation). Pour ce faire, il entre dans la Maison d’Allah – la grande mosquée dans la spacieuse cour centrale de laquelle se dresse la Ka`bah – qui a été érigée par le prophète Abraham dans les temps anciens.

Puis le pèlerin fait sept fois le tour de la Ka`bah pour manifester sa volonté de faire d’Allah le pivot de toute son existence.

Après le Tawaf, vient le rituel de Sa`i, qui implique une marche rapide de la colline de Safa à la colline de Marwah et retour. Cette procédure est répétée sept fois dans la promulgation symbolique d’une promesse, ou alliance, de dépenser toutes ses énergies dans le chemin d’Allah.

La forme que prend ce rituel remonte à Hajar, la mère du prophète Ismaïl, lorsqu’elle courait d’une colline à l’autre dans une recherche effrénée d’eau pour son jeune bébé.

La période de culte la plus importante pendant le Hajj est le séjour d’une journée dans la plaine d’Arafat. C’est en effet un spectacle impressionnant, avec des gens du monde entier vêtus de vêtements identiques, simples et blancs qui chantent : « Seigneur, je suis présent, Seigneur, je suis présent ».

Cela sert à impressionner l’esprit du pèlerin à quel point il y aura un grand rassemblement en présence d’Allah le Jour Dernier, le Jour du Jugement. Une fois que le pèlerin prend conscience de sa véritable signification, tous ses problèmes tombent dans leur vraie perspective, et sa vie ne peut que prendre une tournure pour le mieux.

Une autre pratique pendant le Hajj est le moulage de pierres à Jamrat Al-`Aqabah. Il s’agit d’un acte symbolique par lequel le pèlerin renouvelle sa détermination à chasser Satan loin de lui.

De cette façon, il montre clairement que sa relation avec Satan est une relation d’inimitié et de combat. La prochaine étape pour le pèlerin est de transformer son morceau de symbolisme en réalité, afin qu’il puisse être purgé de tous les maux, car tous les maux qui assaillent l’homme sont là à l’instigation de Satan.

Après cela, le pèlerin sacrifie un animal à Allah, un acte symbolisant le sacrifice de soi. Sa foi est telle que même s’il s’agit de donner sa vie – la dernière chose dont il serait normalement prêt à se séparer – il n’hésitera pas à le faire au service d’Allah.


Les références

Tiré avec de légères modifications de : http://www.alrisala.org/

A lire également