Le jeûne est-il vraiment une question de sentiment pour les pauvres ?

Le jeûne est-il vraiment une question de sentiment pour les pauvres ?

Beaucoup de gens interprètent la sagesse derrière le jeûne comme suit :

Lorsque les riches souffrent de la faim et de la soif, ils ressentent l’agonie des pauvres et, ainsi, ils se précipitent pour dépenser pour eux en charité.

Dans le même ordre d’idées, lorsque les pauvres voient les riches souffrir de la faim et de la soif pendant leur jeûne, ils se consolent en se disant égaux d’une manière ou d’une autre ; une question qui donne aux pauvres une sorte de « soulagement psychologique ».

Une compréhension superficielle du jeûne

En effet, cette compréhension rudimentaire est très étrange ; il dépeint toute la question comme si les pauvres se réjouissaient du chagrin des riches et se réjouissaient de leur malheur.

Ou, il le dépeint comme si les pauvres s’étaient finalement trouvés égaux aux riches en ce qui concerne une chose, même si c’était partager la faim, la soif et la souffrance !

Pour moi, c’est à la fois superficiel et bizarre car tout ce qui précède ne tourne qu’autour de « l’estomac », qu’il soit plein ou vide ! Par la présente, je ne nie pas la possibilité d’une telle sagesse et/ou d’avantages. Cependant, je ne suis que contre la centralité de ces interprétations limitées et la généralisation d’une telle compréhension matérialiste d’un super grand acte d’adoration tel que le jeûne.

Je crois que parce que les musulmans ont été éprouvés par l’incompréhension de la sagesse derrière les actes de culte, ils ont subi de nombreuses calamités et souffert de catastrophes catastrophiques.

Pour comprendre cela et avoir une idée de ce à quoi je fais allusion, jetons un coup d’œil sur la position des musulmans dans le monde d’aujourd’hui.

Un regard d’ensemble révèle que les musulmans sont humiliés par d’autres dans tant d’endroits sur terre, même à l’intérieur de leurs propres territoires et frontières, aux mains de leurs propres dirigeants.

Le degré d’inimitié entre certains pays musulmans voisins et les peuples voisins dépasse l’imagination.

Les attaques sévères constantes contre leur intellect, leur dignité et même leur existence ainsi que le fait de faire partie des plans de leurs ennemis les ont soumis à la volonté de leurs dirigeants qui sont pour la plupart des tyrans et des oppresseurs. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est protester et élever la voix avec des objections à ces injustices, puis ils retournent à la vie normale qu’ils mènent.

Rien n’est mieux pour les décrire que le dicton du grand historien Abu Shamah qui a dit que ces personnes sont, « seulement désireuses de satisfaire les besoins de leur estomac et leurs désirs sexuels! »

Tout cela a rendu de nombreux musulmans aussi humiliés dans tous les aspects de la vie. S’ils s’accrochaient à comprendre la véritable essence de l’islam et la véritable sagesse derrière ses actes d’adoration prescrits, ils trouveraient certainement leur dignité, leur respect et leur victoire perdus dans la vie présente ainsi que dans l’au-delà !

Pourquoi jeûnons-nous alors ?

En vérité, le jeûne a été ordonné aux musulmans pour les sauver de telles afflictions et épreuves. Mais, beaucoup d’entre nous ont oublié l’Alliance d’Allah ; par conséquent, Il nous a fait oublier nos propres âmes jusqu’à ce que nous ayons mal interprété le sens de l’un des plus grands actes d’adoration, à savoir le jeûne, et que nous ayons commencé à le comprendre comme ne tournant qu’autour de la nourriture et de la boisson.

Ce faisant, nous mangeons moins pour rendre notre corps plus sain ; nous donnons la charité pour soutenir les pauvres ; nous mangeons ensemble pour être en accord les uns avec les autres. Néanmoins, nous jeûnons tout le mois de Ramadan, mais notre corps ne s’améliore pas ; les pauvres n’obtiennent aucun soutien réel, sauf pour de la nourriture et autres ; nos cœurs ne sont pas d’accord. Même si l’une de ces significations est vraiment remplie, dès que le mois s’écoule, elles disparaissent également, ne laissant rien de leurs traces dans l’âme, le corps ou la société.

Si nous rendons justice au jeûne, nous le considérerions – tel qu’il est ordonné aux musulmans – comme un pur acte d’adoration et d’obéissance entre le serviteur et son Seigneur pratiqué à la fois par les démunis et les riches pour gagner l’agrément d’Allah. Ils le pratiquent ensemble pendant le mois de Ramadan et individuellement en dehors du Ramadan. Ils pratiquent le jeûne non pas pour vivre les sens qui tournent autour de la seule nourriture et boisson, que ce soit en donnant ou en s’abstenant, mais, pour se débarrasser ensemble des rênes de ce qui suit :

  • Ils se sont débarrassés des rênes de la nourriture, de la boisson, des convoitises et de tous les inconvénients.
  • Ils se sont débarrassés des rênes de la peur de quiconque ou de quoi que ce soit d’autre qu’Allah, le Seigneur du monde entier.
  • Ils se sont débarrassés de toute forme d’hypocrisie car personne ne peut être au courant du statut de la personne qui jeûne sauf Allah le Tout-Puissant qui voit tout le monde et toute chose, Gloire à Lui.

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