La reconnaissance de la Palestine prend de l’ampleur

Après des décennies d’hésitation, un changement diplomatique majeur est en cours : de plus en plus de pays occidentaux reconnaissent formellement la Palestine comme un État indépendant et souverain. Depuis la déclaration d’État de Yasser Arafat en 1988, le soutien n’a cessé de croître dans les pays du Sud, mais la plupart des pays occidentaux ont longtemps lié la reconnaissance à un accord de paix avec Israël. La Suède est devenue en 2014 le premier pays de l’UE à reconnaître la Palestine.

Cette position a radicalement changé après la guerre menée par Israël contre Gaza qui a débuté en octobre 2023, largement qualifiée de génocide. Des scènes horribles diffusées à l’échelle mondiale ont galvanisé l’opinion publique et contraint les dirigeants politiques d’Europe et d’ailleurs à agir. Aujourd’hui, plus de 150 États membres de l’ONU reconnaissent la Palestine, dont plusieurs pays occidentaux et deux membres du Conseil de sécurité.

Cette décision modifie le discours diplomatique, faisant pression sur Israël et ses alliés – en particulier les États-Unis – pour qu’ils reconsidèrent leur rejet d’une solution à deux États. Pour les gouvernements occidentaux, la reconnaissance est également devenue une question de crédibilité : soutenir la souveraineté palestinienne est considéré comme essentiel pour maintenir la cohérence du droit international, en particulier lorsqu'ils défendent la souveraineté de l'Ukraine contre la Russie.

En pratique, la reconnaissance permet à la Palestine d’ouvrir des ambassades, de signer des accords commerciaux, d’acquérir une influence diplomatique et de poursuivre la justice devant la Cour pénale internationale (CPI). Pourtant, cela ne met pas fin à l’occupation israélienne ni à la guerre à Gaza. Le Premier ministre Netanyahu continue d’insister sur le fait qu’il n’y aura pas d’État palestinien.

Pour beaucoup, cette reconnaissance est attendue depuis longtemps – une étape symbolique mais importante vers la correction de décennies d’injustice. Cela montre que la cause palestinienne est entrée dans le courant dominant de la diplomatie internationale, même si les conditions sur le terrain restent désastreuses.

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