Saladin : un héros admiré par les musulmans et les chrétiens

Saladin : un héros admiré par les musulmans et les chrétiens

Les chrétiens et les musulmans admirent Saladin.

Les traits et les vertus de Saladin étaient purement le reflet des enseignements de sa foi.

Il vainquit les croisés, connus des musulmans sous le nom de Francs, et reprit Jérusalem en 1187.

L’expérience des croisés avec les musulmans démontre que les musulmans et les chrétiens ne sont pas en conflit de civilisation, mais plutôt en esclavage civilisationnel.

En 1099, Jérusalem était tombée aux mains des premiers croisés qui massacrèrent ses habitants chrétiens, musulmans et juifs, après leur avoir promis la sécurité, mais sans épargner la vie des enfants, des femmes et des personnes âgées. Le royaume latin formé l’année suivante dura jusqu’à ce que Saladin détruise l’armée du roi Guy aux Cornes de Hettin en 1187 et récupère peu après Jérusalem.

Contrairement aux Croisades de 88 ans plus tôt, Saladin, adhérant aux enseignements de l’Islam, n’a pas massacré les habitants chrétiens de la ville. L’acte noble de Saladin lui a valu le respect de ses adversaires et de bien d’autres personnes à travers le monde. Le roi Richard Ier d’Angleterre, mieux connu sous le nom de Richard Cœur de Lion, qui mena la troisième croisade en 1189 pour récupérer la Ville sainte, rencontra Saladin dans un conflit qui devait être célébré dans les romans chevaleresques ultérieurs.

Bien que les croisés aient échoué dans leur objectif, Richard Cœur de Lion a gagné le respect de Saladin pour toujours en tant qu’adversaire digne. La générosité et le sens de l’honneur de Saladin lors de la négociation du traité de paix qui a mis fin à la croisade lui ont valu l’admiration et la gratitude durables du monde chrétien.

Naissance et lignée de Saladin

Saladin est né à Tikrite (une ville sur le Tigre), en Irak, en 1137. Sa famille était d’origine kurde. Le calife abbasside de Bagdad, al Mustarshid, avait nommé son père Ayyub, un musulman sérieux, doué en administration et en diplomatie, comme gouverneur de la ville.

Enfance et éducation

Saladin a reçu son éducation de la petite enfance à Baalbek et Damas, en Syrie. En 1143, alors que Saladin avait six ans, le sultan Zengi de Musel nomma son père Ayyub gouverneur de Baalbek. Le sultan Zengi vainquit les croisés au sud d’Alep en 1130 et récupéra en 1144 la ville d’Edesse. À la mort de Zengi en 1146, son fils Nur al Din lui succéda. Nur al-Din était un leader pieux et respecté.

Après quelques années, Nur al Din a nommé Ayyub à la tête de la milice de Damas. Le frère cadet d’Ayyub, Shirkuh, qui était officier, a été promu à un poste de commandement supérieur dans l’établissement militaire d’Alep.

Saladin a grandi sur la scène centrale où étaient prises les décisions politiques concernant les croisades. Son éducation culturelle et religieuse était typique des environnements entourant Baalbek et Damas. Comme ses jeunes pairs, Saladin a appris l’arabe, la poésie, les prières formelles et a mémorisé ce qui lui était demandé en se basant sur les souvenirs du Coran et de la tradition du Prophète Mahomet (que la paix soit sur lui).

Saladin au début de l’âge adulte

Au Moyen Âge, l’espérance de vie était courte et les jeunes se voyaient confier très tôt les responsabilités de la virilité. Saladin avait quatorze ans lorsqu’il s’est marié. Il fut ensuite envoyé chez son oncle Shirkuh à Alep pour une carrière qui le mènerait à devenir l’un des émirs de Nur al Din.

Le dévot Nur al-Din devint bientôt un grand mentor pour le jeune Saladin. Le sultan Nur al-Din, qui succéda à son père Zengi en 1146, respecta les savants et endura le savoir et fit de la Syrie un grand centre intellectuel. Il a construit et financé des écoles et des hôpitaux. En présence d’un érudit, le sultan était connu pour se lever en signe de respect et l’inviter à s’asseoir à côté de lui. Il promouvait les valeurs divines de l’Islam et gouvernait à la lumière du Coran.

Nour al-Din a créé la Cour d’appel qu’il a présidée en personne pour traiter les injustices administratives. Saladin fréquentait régulièrement la Cour d’appel en tant qu’étudiant et pour être associé à son maître, Nur al-Din. Devant cette Cour, Saladin a appris à apprécier la sagesse et la justice de la loi islamique appliquée aux injustices et aux criminels.

Nur al Din fut le premier dirigeant musulman à comprendre que le Jihad contre les envahisseurs croisés ne pouvait réussir que si les États musulmans étaient unis, et commença bientôt à mettre en œuvre cette unité.

Tel était l’homme que Saladin respectait plus que tout autre, à côté de son propre père. Même s’il y avait des divergences entre Nour al-Din et Saladin sur certaines politiques en Égypte, une chose était sûre, il n’a jamais cessé de suivre l’exemple de Nour al-Din en unissant son peuple, en mettant en œuvre les systèmes divins de l’Islam et en ne gardant rien pour lui.

Saladin à l’âge adulte

Saladin, qui a appris ses leçons militaires dans la milice de Nour al-Din auprès de son oncle Shirkuh, a rapidement commencé à se démarquer parmi les dirigeants de Nour al-Din. En 1164, à l’âge de 26 ans, il fut l’assistant de son oncle Shirkuh dans une expédition visant à sauver l’Égypte de l’invasion d’Amalric, roi de Jérusalem. Saladin fit une impression durable sur ses pairs lors de cette expédition.

En 1169, Saladin et son oncle Shirkuh participaient à une autre expédition en Égypte pour la défendre contre une nouvelle attaque des croisés. Plus tard, il put diriger le Caire et vaincre les Fatimides qui dirigeaient l’Égypte.

Saladin a emprunté l’idée de construire des centres intellectuels à son père Ayyoub et à son maître Nur al-Din, qui avaient auparavant fait de la Syrie un grand centre intellectuel. En douze ans, Saladin unifia la Mésopotamie, la Syrie, l’Égypte, la Libye, la Tunisie, les parties occidentales de la péninsule arabique et le Yémen sous la dynastie Ayyoubide.

Saladin a utilisé la diplomatie et les compétences administratives pour reconstituer cette région mal divisée. La vision de Saladin était d’accorder à chaque situation l’attention et le poids qui lui sont dûs, et il n’a jamais rompu le pont diplomatique ou l’initiative de paix avec ses adversaires.

Le pouvoir ou la richesse qu’il a acquis ne l’ont jamais gâté. Le pouvoir et la position ne signifiaient rien pour lui. Malgré la demande de son conseiller de conserver une partie des revenus qu’il recevait de l’Egypte et de la Syrie, il n’en a jamais rien gardé. A sa mort, sa fortune n’était que de quelques dinars.

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