Les femmes musulmanes de l’Est de Londres brisent les stéréotypes dans les sports nautiques

Les femmes musulmanes de l’Est de Londres brisent les stéréotypes dans les sports nautiques

Dans l’Est de Londres, un groupe de femmes musulmanes brise les barrières et défie les tabous culturels en empruntant les voies navigables, inspirant ainsi les autres à faire du sport sans compromettre leur foi.

À l'avant-garde de ce mouvement se trouve Dilruba Begum, 43 ans, qui guide un kayak le long d'un canal, sa pagaie fendant doucement l'eau, a rapporté l'AFP.

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«Ici, vous pouvez être n'importe qui», réfléchit Dilruba, savourant la liberté qu'offre l'eau.

Il y a deux ans, Dilruba, dépassée par les exigences de la maternité, a découvert dans sa communauté un programme de sports de pagaie gratuit et réservé aux femmes.

Aujourd’hui, en tant qu’instructrice qualifiée de sports de pagaie, elle aide d’autres femmes, dont beaucoup sont issues de communautés marginalisées, à explorer des sports nautiques qu’elles croyaient autrefois hors de portée.

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Le programme, lancé par l'association locale de logement Poplar HARCA, est passé de 18 participants à environ 70, dont beaucoup, comme Dilruba, ne s'étaient jamais imaginés sur l'eau.

L'impact de l'initiative va au-delà des bienfaits physiques du sport. Dilruba et huit autres femmes, dont Atiyya Zaman, 38 ans, sont désormais qualifiées d'instructrices et ont formé le premier club nautique entièrement féminin et dirigé par des musulmans, « Oar and Explore ».

Le club, qui s'adresse aux femmes d'horizons divers, opère dans l'un des quartiers les plus défavorisés économiquement de Londres – Tower Hamlets – en utilisant le vaste réseau de canaux de l'arrondissement pour créer un accès aux « espaces bleus ».

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Briser les barrières

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Pour les femmes musulmanes, la pratique de sports nautiques présente des défis culturels et religieux uniques. Beaucoup, comme Naseema Begum, 47 ans, sont confrontés à des tabous culturels, notamment concernant la pudeur et le hijab.

Naseema, qui enseigne désormais aux côtés de Dilruba, a voulu montrer qu'« on peut tout porter et aller dans l'eau. Tant que vous disposez du bon équipement… tout le monde peut participer.

Son propre niqab n'a jamais été un obstacle, et l'approche vestimentaire inclusive du programme a rendu le sport accessible aux femmes musulmanes locales.

L’abordabilité est un autre facteur clé. Les clubs nautiques privés facturent souvent des frais prohibitifs, ce qui constitue un obstacle pour les femmes qui gèrent les finances du ménage.

Cette initiative communautaire supprime cet obstacle, offrant aux femmes la chance d'apprendre et de participer à des sports nautiques sans sacrifier leur budget ou leurs responsabilités.

Au-delà de l'activité physique, l'eau offre un réconfort émotionnel. Dilruba le décrit comme « une évasion », un lieu où elle peut réfléchir et trouver la paix.

Pour Atiyya également, le kayak a fourni une libération bien nécessaire du stress de la parentalité et du travail pendant la pandémie. Les deux femmes soulignent les bienfaits pour la santé mentale de la connexion avec la nature grâce à ces activités.

Avec l’intention de collecter des fonds pour leurs propres bateaux et leur stockage, les femmes de « Oar and Explore » sont déterminées à continuer à faire tomber les barrières. Ils visent à inspirer les générations futures de femmes musulmanes, en prouvant que les sports nautiques sont non seulement accessibles, mais constituent également un espace propice à la croissance, à la communauté et à la découverte de soi.

Comme le dit Dilruba : « Le plaisir et la confiance que j'ai acquis grâce à cela, je veux les transmettre aux autres et leur dire qu'il y a plus dans la vie. »

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