Pourquoi le Prophète Muhammad (PSL) a-t-il jeûné le jour de l'Achoura ?

Pourquoi le Prophète Muhammad (PSL) a-t-il jeûné le jour de l’Achoura ?

Le jeûne du 10 Muharram, connu comme le jour de l’Achoura, expie les péchés de l’année écoulée. Lorsque le Prophète (paix soit sur lui) est arrivé à Médine en 622 CE, il a découvert que les Juifs y jeûnaient le 10 Muharram et leur a demandé la raison de leur jeûne ce jour-là.

Ils ont dit:

« C’est un jour béni. »

Le Prophète (paix soit sur lui) a dit :

Nous sommes plus proches de Moïse que vous ne l’êtes.

Il a jeûné ce jour-là et a ordonné aux musulmans de jeûner ce jour-là. (Al-Boukhari)

L’année suivante, Allah ordonna aux musulmans de jeûner le mois de Ramadan, et le jeûne de l’Achoura devint facultatif.
Il est également rapporté que le Prophète (paix soit sur lui) avait l’intention de jeûner le neuvième et le dixième. Ibn ‘Abbas rapporte :
Le Messager d’Allah a jeûné le jour de l’Achoura et a ordonné aux gens de jeûner.

Les gens ont dit :

« O Messager d’Allah, c’est un jour que les juifs et les chrétiens honorent. »

Le Prophète a dit :

Quand l’année suivante viendra, si Allah le veut, nous jeûnerons le 9.

La mort du Prophète survint avant l’année suivante. (Musulman)

Ainsi, selon les érudits, vous pouvez choisir de jeûner l’Achoura pendant trois jours (le neuvième, le dixième et le onzième) ; deux jours (neuvième et dixième); ou un jour seulement (le dixième).

Le Prophète (paix soit sur lui) a dit :

Jeûner le jour de l’Achoura (est d’un grand mérite), j’espère qu’Allah l’acceptera comme une expiation pour (les péchés commis) l’année précédente. (Musulman)

Mais cette expiation des péchés mineurs ne vient que si vous évitez les péchés majeurs. C’est une grave erreur de compter sur le jeûne d’un seul jour pour « nettoyer votre ardoise ». Si vous négligez vos prières quotidiennes ou le jeûne du Ramadan, ou si vous médisez, mentez, commettez l’adultère ou d’autres péchés majeurs, le jeûne de l’Achoura ne suffira pas à expier vos péchés.

Le grand érudit Ibn Al-Qayyim Al-Jawziyya (né en 691 AH/1292 CE) a écrit :

« Cette personne égarée ne sait pas que le jeûne du Ramadan et la prière cinq fois par jour sont beaucoup plus importants que le jeûne du Jour d’Arafah et du Jour de l’Achoura, et qu’ils expient les péchés entre un Ramadan et le suivant, ou entre un vendredi et le suivant, à condition d’éviter les péchés majeurs.

Mais ils ne peuvent pas expier les péchés mineurs à moins d’éviter aussi les péchés majeurs ; quand les deux choses sont réunies, elles ont la force d’expier les petits péchés.

Parmi ces personnes trompées, il peut y avoir quelqu’un qui pense que ses bonnes actions sont plus que ses péchés, parce qu’il ne prête pas attention à ses mauvaises actions ou ne vérifie pas ses péchés, mais s’il fait une bonne action, il s’en souvient et s’y fie.

C’est comme celui qui demande le pardon d’Allah avec sa langue (c’est-à-dire uniquement par des mots), et glorifie Allah en disant « subhan Allah » cent fois par jour, puis il médise sur les musulmans et calomnie leur honneur, et parle toute la journée de choses qui ne plaisent pas à Allah.

Cette personne pense toujours aux vertus de ses paroles « subhan Allah » et « la ilaha illa Allah » mais elle ne prête aucune attention à ce qui a été rapporté concernant ceux qui médisent, disent des mensonges et calomnient les autres, ou commettent d’autres péchés de la langue. Ils sont complètement trompés. (Al-Mawsu’ah Al-Fiqhiyyah, partie 31, Ghuroor)

Vous pouvez entendre parler de certaines coutumes associées à `Achoura, telles que cuisiner et manger certains aliments ce jour-là, porter du khôl ou du henné, ou même faire la fête.

D’autres considèrent cela comme un jour de deuil et de lamentations en l’honneur du petit-fils du Prophète Al-Hussein, qui a été tué au combat ce jour-là.

Le savant Ibn Taymiyah (né en 661 AH/1263 CE) a déclaré que toutes ces choses sont des bid’ahs (innovations répréhensibles) qui devraient être évitées.
Profitez de cette occasion pour vous rapprocher d’Allah lors de l’Achoura en jeûnant et en priant pour le pardon.

(Extrait des archives de Discovering Islam.)

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