"Manger du porc ou avoir faim": les musulmans critiquent le menu unique dans les écoles françaises

« Manger du porc ou avoir faim »: les musulmans critiquent le menu unique dans les écoles françaises

La bataille sur l’identité nationale française et la «laïcité» s’est étendue pour affecter les assiettes du déjeuner des enfants dans différentes villes de France.

Offrir des repas à base de porc dans les écoles a généralement laissé aux enfants musulmans et juifs deux options, soit manger du porc, soit avoir faim, Agence Anadolu signalé.

Alors que certains maires laissaient le choix aux parents avec trois menus possibles : viande, poisson ou végétarien, d’autres maires ont décidé de ne pas proposer de menus alternatifs dans les cafétérias des écoles, invoquant leur version de la laïcité.

C’est le cas à Tassin-la-Demi-Lune, commune de la périphérie lyonnaise, qui impose depuis 2016 de ne proposer qu’un seul menu pour la restauration scolaire.

Face au manque d’empathie des maires, les parents des écoles où le porc est souvent le seul choix lancé une pétition en ligne pour exiger des menus alternatifs.

La pétition citait une décision du Conseil d’État de décembre 2020 qui a clairement statué que les propositions de menus alternatifs ne portent pas atteinte à la laïcité ou à la neutralité religieuse.

Cette décision fait suite à une plainte déposée par une association musulmane contre les autorités locales de Chalon-sur-Saône, une ville de l’est de la France où les écoles ont cessé de servir des repas de substitution en 2015.

Vieux problème

La pétition soutenait qu' »un menu unique va à l’encontre du sens de l’histoire à une époque où le gaspillage alimentaire est critiqué ».

« Le menu unique, défendu par la Mairie de Tassin-la-Demi-Lune, entrave l’accès à la restauration pour 20% des élèves, que ce soit pour des raisons religieuses, de santé, ou de conviction (végétarisme) », indique la pétition des parents.

« Le rôle d’un maire est de servir la population, toute la population, au nom du bien-être général. »

La pétition a reçu le soutien de plusieurs personnalités bien connues, dont la journaliste et militante féministe Rokhaya Diallo.

Le problème du manque d’options alimentaires halal dans les écoles françaises n’est pas nouveau.

En janvier 2018, un maire français d’extrême droite du sud de la France a interdit les repas sans porc dans les écoles publiques, empêchant les élèves musulmans de prendre des repas de substitution.

Le concept de halal – qui signifie permis en arabe – s’applique traditionnellement à la nourriture.

1,5 milliard de musulmans dans le monde consomment de la nourriture halal ainsi qu’au moins 500 millions de non-musulmans.

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